Hervé
de Portzmoguer, né vers 1470 près de la pointe de Corsen, meurt
le 10 août 1512 et doit sa notoriété au combat qu'il livra ce
jour-là contre la flotte anglaise de l'Amiral Thomas HOWARD,
à l'entrée de la rade de Brest où il était mouillé, entre la
pointe St Mathieu et le Toulinguet.
A la nouvelle de la découverte des ennemis à trois milles
au large, la flotte franco-bretonne commandée par l'amiral
de CLERMOND appareille précipitamment, la partie semblant
trop inégale. Trois vaisseaux dont la Marie LA CORDELIERE
- puissant nef prêtée par la Duchesse Anne de Bretagne à son
royal époux Louis XII, et commandée par PORTZMOGUER - reste
en arrière pour couvrir la retraite des autres navires.
Attaquée par la Mary JAMES, le SOVEREIGN et enfin le REGENT,
PORTZMOGUER jette son navire sur ce dernier et s'y accroche
avec des grappins. Après deux heures et demie de lutte sanglante,
à un contre trois, la victoire anglaise se dessine. PORTZMOGUER
monte alors dans la hune un brandon à la main, et jette le
feu sur le pont et dans le gréement du REGENT. Bientôt les
deux vaisseaux ne sont plus qu'un brasier secoué de violentes
explosions qui finit par sombrer dans un tourbillon de feu,
de fumée et d'eau.
Hervé de Portzmoguer et les siens, officiers, hommes d'équipage
et invités (gentilshommes et nobles dames embarqués pour fêter
la Saint Laurent à bord) n'ont pas voulu quitter le vaisseau
quand les chaloupes pouvaient encore les sauver.
Ce sacrifice eut un grand retentissement. Écrivains et poètes
s'en emparèrent et popularisèrent le nom de PORTZMOGUER en
PRIMAUGUET, "Loyal breton, preux et vaillant".